Climat : comment le contrôler ?
Catégorie : Écologie
Par Vladimir Rigolet
Le 6 décembre 2022
Le climat est bouleversé. L’été 2022 l’a montré, le réchauffement climatique peut avoir un impact important sur la faune et la flore. L’objectif pour l’Union Européenne serait d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 au travers d’une stratégie de développement des énergies renouvelables. Il semble très difficile d’atteindre cet objectif d’ici 2050. La demande en énergie accroît tandis que seulement 19.1% de l’énergie provient des énergies renouvelables. L’une des solutions de facilité serait de contrôler le climat. Les scientifiques réfléchissent à des solutions pour décarboner, refroidir, stabiliser l’atmosphère et le climat. Ne prenez pas peur ! Nous sommes loin d’arriver au stade où le refroidissement du climat deviendrait incontrôlable. Nous ne sommes pas à l’aube d’embarquer dans le Transperceneige. Mais certaines technologies méritent cependant mûres réflexions. Décarboner l’atmosphère Comme le carbone est à l’origine du réchauffement climatique, l’option de décarboner l’atmosphère est donc l’option la plus logique. Il existe plusieurs manières de décarboner. La manière naturelle, et la manière technologique. Décarboner grâce aux végétaux Les arbres et les plantes sont des filtres naturels à CO2. Ils absorbent le carbone pour en produire de l’oxygène. Les forêts sont donc des véritables usines a oxygène. La forêt amazonienne est très souvent connu sous le nom de poumon de la planète. Dès lors, c’est pour cela que les forêts doivent être protégées et conservées. Planter des arbres est donc une idée qui semble logique pour lutter contre les émissions de CO2, mais les scientifiques qui étudient la question ont un avis mitigé sur l’efficacité de cette stratégie. Elle doit certainement faire partie de la solution, mais elle est bien loin d’être suffisante. Malgré le fait que le CO2 soit un véritable « engrais » pour les plantes, le carbone est présent en trop grande quantité dans l’atmosphère. Hors, les plantes capturent moins de CO2 que nous en rejetons. Les villes sont les zones les plus touchées par le réchauffement climatique. L’objectif est aussi de végétaliser les bâtiments pour refroidir les rues. En effet, outre le fait que les végétaux captent le CO2, ils permettent aussi de refroidir les villes en ombragent les rues ou en remplaçant les murs bétonnés pour qu’ils évitent de capter la chaleur. Une solution donc multiusage qui permettrait de réduire l’impact du réchauffement climatique dans les villes. Décarboner grâce à la technologie La start-up suisse Climeworks a lancé le projet de décarboner l’atmosphère grâce à des gigantesques filtres à CO2. Le principe fonctionne en captant le CO2 de l’atmosphère et en le concentrant en cylindres pour ensuite l’enfouir dans la terre. Climeworks promet d’extraire près de 4 000 tonnes de CO2 de l’air par an. L’objectif de est d’éliminer 1 % des gaz à effets de serre émis sur Terre d’ici à 2025 uniquement avec l’usine située en Islande. Capter et stocker le CO2 ne sont pas des actions innovantes. Plusieurs grandes entreprises hautement émettrices en carbone, comme les centrales électriques au gaz ou au fioul ou encore les raffineries de pétrole, utilisent déjà cette technique d’extraction du carbone. Dans le cas de l’usine islandaise, les experts adaptent le processus en alliant filtrage de l’air et enfouissement souterrain. Une solution nécessaire selon Isabelle Czernichowski-Lauriol : « le GIEC dit qu’on a besoin des deux. Tous les efforts visant à limiter les émissions de CO2 dans l’air doivent être complétés par l’extraction de CO2 dans l’atmosphère ». Refroidir le climat Se servir des nuages comme bouclier, Marine Cloud Brightening Des scientifiques utilisent des techniques de géo-ingénierie afin d’étudier la possibilité de les éclaircir pour repousser davantage les rayons du soleil. La méthode de Marine Cloud Brightening (MCB) consiste à rendre les nuages plus blancs, permettant ainsi la réflexion de la lumière du soleil ce qui entrainerait une baisse de la température. La méthode prometteuse Marine Cloud Brightening a été développée par des chercheurs de l’Université de Washington, du Centre de Recherche de Palo Alto et de la Pacific Northwest National Library. Le projet se base sur une technologie de pulvérisation, qui enverra des particules microscopiques d’eau de mer dans le ciel, ce qui rendra les nuages plus bas plus blancs. Le projet sera cependant minutieusement contrôlé par des autorités indépendantes pour vérifier que cette méthode n’a aucun impact négatif sur l’atmosphère et le climat en retour. Le dioxyde de soufre comme bouclier En envoyant des particules de dioxyde de souffre dans la stratosphère, ces particules se propageraient dans le ciel du monde entier en quelques semaines et resteraient dans l’air pendant plusieurs mois, réfléchissant quelques rayons du Soleil d’où ils viennent. L’effet serait théoriquement immédiat, temporaire et redoutablement efficace: la température de la planète refroidirait en quelques semaines, plutôt que d’attendre des décennies. Le problème de cette pratique est qu’il n’y a aucune certitude concernant les effets secondaires. Le dioxyde de soufre (SO2) est, comme le dioxyde de carbone, source de conséquences extrêmement néfaste que ce soit pour la santé comme pour son impact sur la nature. Le SO2 provoque peut provoquer des pluies acides qui détruisent les forêts. Stabiliser le climat Forcer les précipitations, ensemencement des nuages Aux Émirats Arabes Unis l’été, la population suffoque de la chaleur et la pluie se fait rare. Dubaï et Abou Dhabi ont donc décidé de provoquer la pluie pour rafraichir la température. En effet, le climat y est désertique, la température en été avoisine les 50 °C. Dès lors, des scientifiques émiratis ont relevé l’incroyable défi de manipuler la météo, en forçant les précipitations à l’aide de drones. L’objectif est de provoquer la pluie grâce à la stimulation des nuages. En collaboration avec l’université britannique de Reading, le principe consiste à envoyer des drones dans le ciel, qui vont ensuite émettre des décharges électriques dans les nuages, via des lasers concentrés. Ces stimulations électriques poussent donc les particules d’eau à se percuter entre elles. Cela forme des gouttes plus épaisses et assez lourdes pour tombées et percuter le sol avant qu’elles ne s’évaporent. En 2021, les autorités portent à 126 le nombre d’ensemencement de nuages. Cette technique n’est pas nouvelle. En effet, la première