Les 10 accidents industriels les plus graves de l’histoire
Catégorie : Industrie
Par Vladimir Rigolet
Le 3 novembre 2022
Avec le développement industriel et les progrès technologiques, de nombreux accidents et catastrophes se sont produits. Avec des conséquences plus dévastatrices que d’autres, tous auront marqué l’histoire pour toujours. Parmi lesquels, certains resteront, encore aujourd’hui, des cas d’école. Et auront conduit à mettre en place, ou renforcer, la réglementation en vigueur. D’autres auront même fait l’objet de procès. Nous vous proposons de revenir sur les 10 accidents industriels les plus graves de l’histoire. Italie : Effondrement du barrage de Vajont à Longarone 02 décembre 1959 : Des pluies diluviennes provoquent l’effondrement du barrage de Malpasset dans le Var. La région faisait alors face à d’importantes précipitations. La décision d’ouvrir la vanne pour faire baisser le niveau d’eau n’est prise que le 2 décembre à 18h. L’effet sera donc insignifiant puisque l’eau était déjà prête à déborder, déjà très au-dessus du niveau de sécurité du barrage. C’est à 21h13 que le barrage s’effondre. Libérant près de 50 millions de mètres cubes d’eau. Ainsi, une onde de 40 à 50 mètres de hauteur déferle à 70 km/h dans la gorge dans les quartiers ouest de Fréjus. Les habitants et ouvriers aux alentours, tous chez eux, se font surprendre. En seulement 20 minutes le bilan final est terrifiant. En résulte 423 morts, dont 135 enfants. Sans oublier des dégâts considérables : 155 immeubles entièrement détruits 1 000 hectares de terre agricole ravagés De nombreuses routes et voies ferrées détruites À la suite de ce grave accident industriel, plusieurs experts ont commencé à établir des scénarios explicatifs. Des causes humaines ont ainsi été trouvées. En effet, l’ordre de vidanger fut pris trop tardivement. Mais encore, les travaux préparatoires à la construction du barrage manquaient de rigueur. Toutefois, le mystère reste entier encore aujourd’hui sur les éléments précis ayant déclenché cet incident. France : Effondrement du barrage de Malpasset dans le Var 09 octobre 1963 : Un glissement de terrain frappe le barrage de la vallée Vajont, située à la frontière entre le Frioul-Vénétie Julienne et la Vénétie. Il s’agit de la plus grande catastrophe écologique de l’époque. A 22h39, un immense bloc de terre se détache du Mont Toc. Provoquant un glissement de terrain sans précédent et de gigantesques vagues d’environ 250 mètres. La masse d’eau engloutit les villes de Longarone, Pirago, Rivalta, Villanova et Faè. Sans compter les nombreux petits villages environnants. Selon les estimations, le bilan final s’établit entre 1 900 et 2 100 morts. Parmi lesquels seulement 790 ont pu être identifiés. En cause, plusieurs facteurs défavorables confirmés par les investigations post-accident : Configuration géologique complexe du site Variations de niveau du lac de retenue Fortes pluies survenues la semaine précédant l’accident À la suite de quoi onze responsables sont poursuivis. Parmi lesquels, un se suicide et deux autres meurent avant la fin du procès. Seulement l’ingénieur en chef du projet sera condamné à une peine de 5 ans de prison, réduite ensuite à un an. Les autres responsables, techniques comme politiques, sont absous faute de preuves. Il faudra attendre 1997 pour que la SADE et ENEL soient condamnées à verser des indemnités aux communes détruites Italie : Explosion d’un réacteur chimique à Seveso 10 juillet 1976 : Un réacteur explose dans l’usine chimique Icmesa, située à Meda, près de Seveso en Lombardie. À la suite de la surchauffe de ce réacteur, un nuage toxique contenant des dioxines s’échappe dans les campagnes environnantes. Sept communes sont touchées et 358 hectares sont contaminés. Cette catastrophe est notamment due à l’absence de plan d’urgence préparé par la société responsable de l’usine. A la suite de ce grave accident industriel, 15 000 habitants de Seveso doivent être évacués. Parmi lesquels beaucoup souffrent de troubles sévères, mais aucun décès humain n’est recensé. En revanche, environs 3000 animaux domestiques sont tués par les émanations. Sans oublier les plus de 70 000 animaux d’élevage abattus par la suite. Les sols agricoles et les habitations seront également durablement pollués et la zone condamnée. En conséquence, une enquête sur les circonstances du désastre est alors menée. L’enquête achevée, le verdict tombe le 26 septembre 1983. Parmi les accusés, quatre seront condamnés à quatre ans de prison. Et reconnus coupables d’omission de mesures de sécurité et de catastrophe par imprudence. Cet accident chimique entraînera aussi l’essor d’une prise de conscience des risques industriels et technologiques. Ainsi que l’instauration d’une politique commune de prévention des risques par la Communauté économique européenne (CEE). France : Naufrage de l’Amoco Cadiz au large des côtes bretonnes 16 mars 1978 : A 21h39, suite à de mauvaises conditions météorologiques, le supertanker Amoco Cadiz s’échoue en bordure des côtes bretonnes sur les récifs de Men Goulven en face de Portsall, dans le Finistère. Aucun décès ne sera déploré. A ce jour, c’est la plus grande marée noire en France, provoquant un scandale écologique mondial. Ce naufrage marquera l’histoire à tout jamais. Pendant plus de deux semaines, le navire libèrera plus de 220 000 tonnes de pétrole dans l’océan. Les répercussions sur la population sont nombreuses : environnementales, économiques et politiques. De plus, moins de 10% du pétrole a pu être récupéré. Il faudra 6 mois pour nettoyer les côtes et plus de 7 ans pour que les espèces marines et l’ostréiculture récupèrent totalement de cet incident. En conséquence, le secteur touristique est en péril et les pêcheurs bloqués à terre en raison de la pollution de la mer. Les huîtres et les poissons sont également empoisonnés. Sans oublier la mort de plus de 40 000 oiseaux. Le 27 mars 1978, près de 15 000 personnes se réunissent à Brest. Dont des syndicats de pêcheurs et des groupes étudiants. Par la suite, l’État et les communes de Bretagne touchées par la catastrophe décident de mener un combat juridique contre la société Amoco devant la justice américaine à Chicago. Après 14 ans de procédure complexe et tendue, Amoco est finalement condamnée. Les collectivités bretonnes et l’Etat français recevront alors 1,25 milliards de francs, environ 190 millions d’euros. Inde : Explosion de l’usine de Bhopal 03 décembre 1984 : Dans la nuit du 02 au