Accidents aériens : les 10 manquements techniques de l’industrie aéronautique
Catégorie : Aéronautique
Par Arthur Baron
Le 18 janvier 2024
L’aviation est le résultat d’un rêve que les hommes entretiennent depuis des milliers d’années, celui de pouvoir voler. Dans l’histoire de l’aviation, chaque catastrophe aérienne a laissé une empreinte indélébile, poussant l’industrie vers des améliorations continues en matière de sécurité et de technologie. De la tragédie du vol Lauda Air 004, avec son inverseur de poussée défectueux, à la mystérieuse disparition du vol MH370, chaque incident apporte son lot de leçons, de douleur et de progrès. Cet article plonge dans les récits de certains des accidents aériens les plus marquants, explorant les causes techniques, les circonstances et les conséquences qui ont façonné la sécurité aérienne telle que nous la connaissons aujourd’hui. Cependant, l’avion demeure le moyen de locomotion le plus sûr, voilà un petit rappel des statistiques concernant l’avion : Plus de chance de gagner au loto que de mourir lors d’un avion avec une probabilité de 1/12 millions. En comparaison la voiture est 72 fois plus dangereuse. Sur le trajet que vous allez parcourir, c’est presque 1 chance sur 10 milliards de mourir/ km Parmi les idées fausses courantes concernant les accidents d’avion, l’idée que les turbulences sont dangereuses est inexacte, car les avions sont spécifiquement conçus pour y résister. C’est donc seulement désagréable. L’aéromontgolfière ou le premier accident aérien de l’Histoire Dans les annales de l’aviation, peu de moments sont aussi significatifs et tragiques que le premier accident aérien de l’histoire, survenu le 15 juin 1785. Cette catastrophe impliqua l’aéronaute français Jean–François Pilâtre de Rozier et le physicien Pierre Romain, marquant un tournant décisif dans la compréhension des risques associés au vol. Le projet ambitieux de Pilâtre de Rozier visait à traverser la Manche de la France vers l’Angleterre. Inspiré par son précédent voyage réussi en ballon de Paris à Chantilly, il s’était associé avec Pierre Romain pour concevoir un engin révolutionnaire capable de réaliser cette prouesse. Ce ballon, baptisé « aéromontgolfière », était un hybride innovant combinant les principes des montgolfières à air chaud et des ballons à gaz. Prise de conscience sur les risques de la conquête des airs La conception de l’aéromontgolfière était en soi une prouesse technique. Haut de 22 mètres, l’engin se composait d’une sphère de gaz (charlière) surmontant une structure cylindrique à air chaud, une configuration destinée à maximiser l’autonomie et la maniabilité. Malgré son ingéniosité, ce design combinait aussi des éléments de risque significatif, notamment en raison de la volatilité du gaz hydrogène utilisé. Après plusieurs mois d’attente et de préparations à Boulogne-sur-Mer, Pilâtre de Rozier et Romain tentèrent finalement leur traversée le 15 juin 1785. Le vol semblait prometteur, mais à environ cinq kilomètres au large, un vent d’ouest les repoussa vers la terre. Subitement, le ballon commença à se dégonfler brutalement. Les circonstances exactes de l’accident demeurent floues, mais il est supposé qu’une déchirure dans le ballon à gaz, peut-être due à une manipulation incorrecte de la soupape, a entraîné une chute fatale, à seulement 300 mètres du rivage. Cette tragédie, survenue près de Wimereux, a marqué les esprits comme le premier accident mortel de l’histoire de l’aviation. Elle souligne l’audace et l’innovation des pionniers de l’aérostation, tout en rappelant les risques inhérents à la conquête des cieux. Leur héritage perdure, notamment à travers le terme « rozière », qui désigne aujourd’hui les ballons hybrides en hommage à Pilâtre de Rozier. Incendie d’hydrogène pour le LZ 129 Hindenburg L’accident du Hindenburg, survenu le 6 mai 1937, est l’un des incidents les plus célèbres et tragiques de l’histoire de l’aéronautique. Résultant de plusieurs défaillances industrielles, plusieurs facteurs clés ont contribué à la catastrophe. Contraint d’utiliser de l’hydrogène hautement inflammable à la place de l’hélium non inflammable en raison de restrictions d’exportation, le risque d’incendie du dirigeable était considérablement augmenté. La structure du Hindenburg, faite d’aluminium et recouverte d’une toile inflammable, a facilité la propagation rapide du feu. Les conditions météorologiques difficiles, avec des vents forts et une possible accumulation d’électricité statique, auraient pu déclencher l’incendie. Les procédures d’atterrissage de l’époque, nécessitant le largage de cordes pour la stabilisation au sol, présentaient des risques supplémentaires, surtout dans un tel contexte météorologique. De plus, les mesures de sécurité pour les dirigeables étaient insuffisantes, particulièrement en ce qui concerne l’utilisation de l’hydrogène. Cet accident tragique a mis fin à l’ère des dirigeables et a marqué un tournant dans l’industrie aéronautique, soulignant l’importance cruciale de la sécurité et entraînant des changements significatifs dans les pratiques de l’aviation. Défaillance dans le système de fermeture des portes sur le vol Turkish Airlines 981 Le 3 mars 1974, le vol 981 de Turkish Airlines, un McDonnell Douglas DC-10, a connu un destin tragique peu après son départ de l’aéroport de Paris Orly, en route pour Londres. Ce jour-là, l’aviation a été témoin de l’un de ses accidents les plus dévastateurs : l’écrasement de l’appareil dans la forêt d’Ermenonville, au nord de Paris, causant la mort instantanée de ses 346 occupants. L’accident, survenu seulement huit minutes après le décollage, a été déclenché par une défaillance catastrophique dans le système de fermeture des portes de soute. Une porte s’est ouverte en plein vol, entraînant une dépressurisation brutale et une perte de contrôle de l’avion. Les alarmes de pressurisation et de vitesse se sont déclenchées, mais il était trop tard. Le DC-10, plongeant vers le sol à une vitesse de 700 km/h, s’est désintégré à l’impact. Un défaut de conception mis en lumière dans l’accident Le désastre a mis en lumière un défaut majeur dans la conception du DC–10, spécifiquement dans le système de verrouillage des portes de soute. L’ouverture accidentelle de la porte a provoqué un affaissement du plancher où passaient les circuits de commande de vol, rendant l’appareil incontrôlable. L’enquête a révélé que ce défaut était connu, mais n’avait pas été corrigé sur cet avion. L’accident du vol 981 de Turkish Airlines reste un moment sombre dans l’histoire de l’aviation, soulignant l’importance cruciale de la maintenance et de la sécurité dans la conception des aéronefs. Il a conduit à des changements significatifs dans les normes de sécurité aérienne, en particulier