Les innovations qui ont révolutionné la musique sont nombreuses. Dans cet article, nous allons voir les évolutions technologiques majeures qui ont transformé à la fois notre consommaiton de la musique, mais aussi l’industrie toute entière.
La musique a toujours eu une place fondamentale au sein de nos sociétés, avec des utilités culturelles, artistiques ou même religieuses. Les premiers instruments de musiques sont des flûtes taillées dans des os d’animaux, datant du Paléolithique Supérieur (il y a 35 000 ans). Déjà, les hommes de cette époque maîtrisaient la création d’instruments et leur concept. Pendant très longtemps, la seule manière de consommer l’art musical a été d’assister à des représentations en direct.
Les premières innovations dans le monde de la musique
La création des enregistrements
L’évolution fut majeure quand en 1857, un français du nom d’Édouard-Léon Scott de Martinville, déposa le brevet du phonautographe. Il s’agit de la première gravure sonore, réalisée sur un rouleau de papier. Son premier enregistrement fut « Au clair de la lune ». Mais il ne fallut pas attendre longtemps pour que Thomas Edison rejoigne la partie et qu’il lance la course aux innovations, afin de faire avancer le monde de la musique. En 1877, il invente le phonographe : un appareil qui peut enregistrer, mais aussi lire la musique. Il était connu pour offrir une certaine qualité sonore, et ce fut le premier dispositif de ce genre à être commercialisé.
En 1889, ce fut l’arrivée du disque 78 tours. Son inventeur, Émile Berliner, concurrence Thomas Edison. Il était couvert de gomme-laque noire, on devait utiliser un gramophone mécanique pour le jouer, actionné à la main. On imagine donc aujourd’hui que la vitesse de lecture n’était pas exactement de 78 tours par minute. Par rapport au phonographe, il était plus facile de le reproduire ainsi que de le ranger. Le temps que ces inventions se démocratisent, il faudra attendre les années 1900 pour assister au véritable début de l’industrie musicale.
L’arrivée de la radio, des bandes magnétiques et des vinyles
Suivant les avancées technologiques de l’époque, les manières d’écouter la musique s’électrifient. Alors que la radio devient populaire, les artistes se produisent en direct. Les personnes possédant un appareil radio pouvaient alors écouter leurs performances depuis chez eux. Puis, les bandes magnétiques se développèrent et les postes radio adoptèrent une fonction de magnétophone. La Seconde Guerre mondiale causa une pénurie de résine, et les disques 78 tours se sont mis à disparaître petit à petit. En 1948 arriva une avancée technologique : le LP (ou « long player ») par Columbia. Cette fois-ci, le disque est microsillon et non plus monosillon. En plus de ça, la qualité sonore est bien meilleure, et on peut enregistrer plus longtemps (on passe de moins de 5 minutes pour un 78 tours contre 30 minutes sur un 33 tours).
Il se décline alors en plusieurs formats : le 45 tours, le 33 tours et le 16 tours (celui-ci n’a pas vraiment connu de succès commercial). S’instaure alors un nouveau vocabulaire pour commercialiser la musique. On qualifie d’album les disques 33 tours comportant une compilation de musiques. Les 45 tours, au diamètre plus petits, seront d’abord utilisés pour les singles (une musique par face), puis pour les EP (”extended play”) généralement de 4 musiques.
Les cassettes audio, une révolution
En 1963, la marque Néerlandaise Philips dépose un brevet : Lou Ottens, ingénieur ayant passé plusieurs années à élaborer cette nouveauté, crée la cassette audio. Légère, facile à transporter, elle devient vite un moyen incontournable de consommer la musique, ainsi qu’une des innovations considérables. Chez vous sur la radio, dans votre walkman, dans votre voiture, etc. la cassette pouvait vous suivre de partout.
Malheureusement, un nouveau format de disque a interrompu son heure de gloire : le CD. Cependant, certains artistes ont voulu remette la cassette au goût du jour. C’est par exemple le cas du duo Daft Punk qui a édité son album Random Access Memories sous ce format en 2013 (mais seulement pour le temps de la promotion de l’album). Plus récemment, on a vu apparaître certains albums en format cassette, comme par exemple Chromatica de Lady Gaga ou Power Up d’AC/DC. Cependant, elles ne représentent pas un gros pourcentage des ventes et servent plutôt d’objet de collection ou de clin d’œil nostalgique.
L’arrivée du CD
Nous l’évoquions un peu plus tôt, l’un des formats les plus iconiques des années 1980 à 2000 est sans doute le CD. Fruit de la collaboration entre Sony et Philips, le « compact disc » s’est rapidement imposé comme l’ultime compromis. Fin, léger et facilement transportable, il offre aussi une superbe qualité audio ainsi qu’une plus longue durée d’écoute. Il devient aussi possible de lire un album en mode aléatoire, d’avoir l’affichage des pistes, etc. S’il était à sa création réservé aux mélomanes et amateurs de musique classique, le CD s’est rapidement démocratisé avec l’enregistrement sur ce format de l’album Brother In Arms du groupe Dire Straits, en 1985. Contrairement aux vinyles et aux cassettes qui ont pu avoir un regain de popularité, les ventes de CD sont toujours en déclin, au profit du streaming et des manières dématérialisées d’écouter de la musique.
Les années 2000 et la dématérialisation : de nouvelles innovations pour la musique
Les débuts du téléchargement
Avec la démocratisation d’internet dans les foyers et l’invention des partages en peer-to-peer, le téléchargement illégal a bercé les années 2000. En 1999, un logiciel gratuit de partage de fichiers voit le jour. Il s’agit de Napster, créé par deux jeunes hackers. Le format digital est alors majoritairement utilisé, et les baladeurs et lecteurs mp3 cohabitent avec les CD. L’industrie musicale voit alors d’immenses pertes, face au partage illégal des musiques. Même s’ils gagnent leur combat en faisant fermer Napster en 2001 (qui deviendra d’ailleurs payant à la suite de longues procédures judiciaires), il est déjà trop tard. En effet, cette révolution du partage et de la consommation de la musique a donné naissance à une mode, et de nombreux logiciels similaires ont été développés en un claquement de doigts.
L’arrivée du streaming
Une seule personne a pu contribuer à rendre cette tendance obsolète : Steve Jobs. En lançant l’iPod et l’iPhone, le génie d’Apple a aussi créé l’iTunes Store, imposant un prix pour la musique dématérialisée : $0.99 pour un morceau et $9.99 pour un album, rien que ça ! Le streaming devient alors l’une des manières les plus communes d’écouter ses musiques favorites, et c’est toujours d’actualité. Depuis 2006 (création de Spotify) et 2007 (création de Deezer, son principal concurrent), le streaming a connu un véritable essor, mais aussi une révolution de l’industrie musicale. Pour en savoir plus sur l’impact des avancées technologiques sur l’industrie musicale, nous vous invitons à consulter notre article à ce sujet !
Steve Jobs présente l’iPod en 2001.
Le retour possible des supports physiques ?
Aujourd’hui, les modes de consommation de la musique sont variés et cohabitent. Selon le rapport annuel du SNEP de 2021, c’est le streaming qui domine, laissant les CD en chute libre. Cependant, les vinyles sont de retour sur nos étagères depuis quelques années. Charlie Randall, le PDG de McIntosh Labs déclarait en interview : “Il y a quelque chose de romantique dans les disques, quelque chose de satisfaisant dans le fait d’ouvrir la pochette de l’album, de voir les illustrations fantastiques et d’étudier les notes de la pochette tout en écoutant l’album. C’est quelque chose que les fichiers numériques d’aujourd’hui ne peuvent tout simplement pas remplacer.”
On a même pu assister au renouveau du baladeur, quand Kanye West a sorti son album Donda 2 sur sa version d’un lecteur mp3 : le Stem Player. Il s’agit d’un petit lecteur tenant dans la paume de la main, permettant de jouer l’album du rappeur. Mais il introduit aussi une nouvelle façon d’apprécier la musique. En effet, la particularité du lecteur est qu’il peut séparer les pistes audio des musiques qu’il joue. Il devient alors possible d’isoler les voix, ou les instruments. Cependant, ce dispositif reste assez rudimentaire et plusieurs tests ont montré que malgré son avancée technologique, certains progrès restent à faire.
Pour le moment, même si le retour des supports physiques est plus que d’actualité, le streaming reste le moyen de consommer la musique le plus populaire, et il n’est pas prêt de s’essouffler. Reste à voir les innovations à venir dans le domaine de la musique.
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