Depuis l’âge d’or connu pendant les « Trente Glorieuses », la France, autrefois bastion de l’industrialisation, a observé des changements dans son paysage industriel, comme en témoigne la diminution de certains emplois et la réduction de la part de l’industrie dans le PIB. C’est dans ce contexte que le projet de loi « Industrie Verte » se présente comme une nouvelle perspective.
Ce projet vise à harmoniser l’industrialisation avec les enjeux environnementaux actuels, avec comme crédo : positionner la France au sommet des pays décarbonés.
À l’heure où les enjeux climatiques deviennent centraux et où l’industrie est en mutation, la France se voit offrir l’opportunité de se réinventer. L’industrie française se veut donc être actrice de cette transformation.
Avec l’avènement de la révolution verte, la France s’efforce de prendre des mesures décisives pour soutenir le développement durable. La loi « Industrie Verte » est une démarche pour réorienter la trajectoire industrielle du pays vers un avenir plus respectueux de l’environnement.
Il est cependant légitime de s’interroger sur les retombées de ce projet sur l’emploi, les entreprises et les professionnels du secteur industriel. Ce projet est-il une véritable solution miracle ou une initiative idéaliste ?
L’industrie verte : c’est quoi ?
L’industrie verte se divise en deux missions fondamentales distinctes cependant bien complémentaires :
- Dans un premier temps, nous retrouvons la création d’industries vertes, c’est-à-dire construire et propulser de nouvelles industries proposant des biens et services allant dans le sens de la décarbonation en France. À titre d’exemples, nous avons les batteries pour voitures électriques, les dispositifs de chauffage par pompes à chaleur, les unités d’électrolyse pour la génération d’hydrogène durable, les sources de biogaz et de biométhane, les méthodes de capture et de conservation du carbone, entre autres.
- Dans un second temps, nous avons la transition verte de l’industrie actuelle : l’objectif ici est d’encourager, quelle que soit leur branche, dimension ou situation géographique, les industries à adopter des pratiques plus écologiques et de les soutenir dans cette initiative.
Le projet de loi « Industrie Verte » : les mesures clés du texte de loi
Redynamisation des zones industrielles
En privilégiant la réhabilitation des friches industrielles, le projet de loi promet de revitaliser les zones anciennement prospères. Pour les entreprises, cela signifie un accès à des terrains à moindre coût, avec des incitations financières grâce au soutien de la Banque des Territoires. Cette initiative pourrait stimuler l’embauche, en particulier dans les régions autrefois délaissées, offrant ainsi de nouvelles perspectives d’emploi. L’objectif est simple, créer plus de zones industrielles vertes, pour créer plus d’emplois et ainsi redynamiser l’industrie française.
Création d’emplois spécialisés
Le virage vers une industrie verte nécessitera une expertise spécialisée. Cela entraînera une demande toujours plus importante de professionnels formés dans les domaines du recyclage, de la dépollution, des énergies renouvelables et de l’évaluation environnementale. Les entreprises se retrouveront dans une position favorable pour attirer les talents, grâce aux avantages fiscaux et aux nouveaux labels comme « Industrie Verte ». Plus d’informations sur le recrutement dans la transition vers l’Energie Verte ici.
Opportunités de formation
Avec l’introduction d’un indicateur climat et d’autres initiatives écologiques, les entreprises existantes devront former leur personnel aux nouvelles normes et technologies. Cela ouvrira des opportunités pour les centres de formation et les instituts spécialisés, générant de nouveaux emplois dans le domaine éducatif, tout en offrant des parcours de reconversion pour les professionnels souhaitant s’aligner sur la tendance verte.
Aujourd’hui, nous recensons un déficit de 54 000 ingénieurs dans le champ de l’industrie et de l’informatique à l’horizon 2030. La France a donc besoin plus que jamais de former de nouveaux ingénieurs. Le texte de loi promet donc un investissement dans le secteur de formation en augmentant le nombre de places dans ces filières et en proposant des offres d’apprentissage dans les secteurs industriels « Verts » en nouant des partenariats avec des entreprises dans le besoin.
Afin de construire une nation d’efforts autour de cette nouvelle problématique environnementale, le monde éducatif et le monde économique/professionnel doivent communiquer.
Impulsion de l’innovation
L’innovation comme maître mot, afin de répondre aux enjeux écologiques, nous devons faire mieux et pour cela il faut innover. Mettre l’accent sur l’utilisation des déchets recyclés, l’installation de panneaux solaires, ainsi qu’une incorporation de nouveaux critères écologiques dans les commandes publiques. Cette recherche en innovation technologique et technique profitera aux entreprises, créant ainsi des emplois pour les ingénieurs, chercheurs et techniciens spécialisés dans le secteur vert.
Participation accrue des acteurs locaux
Avec une implication renforcée des élus locaux dans les décisions d’installation et d’évaluation environnementale, les entreprises auront l’opportunité de travailler en étroite collaboration avec les communautés locales. Cela favorisera non seulement la transparence et la confiance, mais aussi l’embauche locale, renforçant ainsi l’économie régionale
La loi « Industrie Verte » : la renaissance écologique de l’Industrie Française
La loi « Industrie Verte », tout en se focalisant sur des préoccupations écologiques, semble être un tremplin pour le monde de l’emploi industriel. En revitalisant les zones industrielles, en favorisant la formation et la reconversion et en impulsant l’innovation, il promet un avenir lumineux pour les entreprises et les professionnels. Toutefois, la mise en œuvre efficace de ces mesures déterminera le succès réel de cette initiative dans la transformation de l’industrie française.
Ce projet est donc bien plus qu’une simple initiative gouvernementale. Il incarne la vision d’une France leader industriel et championne de l’écologie qui pourrait bien signer le retour en grâce de l’industrie française.